Comment féminiser intelligemment les nouveaux noms de rues et de places ?

En septembre 2022, l’AEHR en collaboration avec l’Université de Genève, a entrepris un projet de recherche visant à proposer aux entités publiques cantonales des noms de personnalités féminines de l’histoire genevoise.

Le but de cette démarche est de répondre à une demande sociale, en adoptant une approche scientifique sérieuse et cadrée. L’objectif est de conjurer la contumace, implicite, au cours des décennies précédentes, à l’encontre des femmes dans le récit historique. Ce défi est relevé par un groupe de chercheurs d’une demi-douzaine d’historiens, parmi lesquels des scientifiques reconnus, et d’une quinzaine d’étudiants.

Pour ces derniers qui formeront la relève des historiens professionnels d’ici quelques années, ce projet représente une opportunité de parachever leur formation dans des institutions locales, et de travailler sur une documentation riche et variée rarement exploitée.

Les recherches appréhendent toutes les périodes du passé, les seules contraintes demeurant la relation entre la personne et le territoire genevois, les sources à disposition et les directives et lois établies par les autorités en la matière. Au terme de ce projet, une publication viendra parachever ces recherches, qui devraient se terminer au cours de l’année 2024.

Trois critères sont retenus dans le choix des candidates sélectionnées, soit les activités pionnières, les activités remarquées du temps de la personne et les activités que l’on pourrait considérer comme remarquables, encore aujourd’hui. Les critères choisis dans le cadre de ce projet se distancient ainsi de toute idéologie partisane et s’appliquent sous la forme d’une recherche rationnelle.

Les autorités cantonales soutiennent tacitement ce projet, dans la mesure où elles souhaitent une démarche qui soit la plus académique possible, afin de faire taire les polémiques et donner une légitimité scientifique à des noms appelés potentiellement à venir agrémenter les espaces publics.

C’est grâce au généreux soutien financier, de la part d’une Fondation Genevoise, que ce projet peut être réalisé.