De sa propre initiative, ou à l’occasion de mandats, l’AEHR est amenée à publier des ouvrages consacrés à l’histoire régionale. Le dernier en date, publié en 2016, s’intitule « Genève 1816 : une idée, un canton », rédigé par neuf membres de l’association. En effet, par le Traité de Turin du 16 mars 1816, Genève voit ses frontières s’étendre avec la réunion autour de la Ville des communes réunies, qui permettent sa liaison géographique avec le canton de Vaud. Ainsi les conditions sont remplies pour son rattachement effectif à la Confédération helvétique.
Textes réunis par Isabelle Brunier, contributions de Bernard Lescaze, Irène Herrmann, Sarah Scholl, Dominique Zumkeller, Guy Le Comte, Serge Paquier, Sylvain Wenger, Leila El Wakil.
Edité par l’AEHR, 2016.
Année capitale pour la formation du canton de Genève, 1816 voit l’établissement définitif de son assiette territoriale par l’incorporation des nouvelles communes de la rive droite et de la rive gauche, dites « communes réunies » conformément aux traités de Paris et Turin.
Les auteurs de ce volume narrent une histoire originale, passionnante, avec un regard neuf sur les hommes et les femmes de cette époque. Ils s’intéressent aussi bien aux relations avec la Suisse, à la politique genevoise, aux conflits confessionnels qu’à l’agriculture, aux sciences et aux techniques voire à l’architecture du nouveau canton. On y découvre en effet une Genève en train de s’adapter à son alliance avec la Suisse.
Pour le 300e anniversaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau : un projet, deux livres. Les deux tomes sont parus aux Editions Slatkine. 2012
Tome 1 : Rousseau 1712, la naissance : nouvelles de Genève et du monde
Textes réunis et publiés par Danielle Buyssens, Corinne Walker et Livio Fornara
Que se passe-t-il à Genève, en Europe et sur les autres continents en 1712 et en 1762 ? Que savent les gens, comment pensent-ils, de quels objets s`entourent-ils, comment vivent-ils en société ? Quels sont les relations et les rapports de force entre les États ? Autrement dit, dans quel monde et dans quelle ville Jean-Jacques Rousseau voit-il le jour le 28 juin 1712 ? Et qu`en est-il de l`état de ce monde cinquante ans plus tard, au moment où paraissent l`Émile et le Contrat social, ces livres-manifestes du philosophe dont le retentissement secoue toute l`Europe et résonne encore aujourd`hui ?
C`est à répondre à ces questions que se sont attachés les nombreux auteurs réunis par l’AEHR, afin de permettre à tout un chacun de mieux situer Rousseau dans son temps et dans son espace. Grâce à la relation directe et concise de faits politiques, économiques, culturels, scientifiques ou religieux, en mettant en scène dans leur temps présent des hommes et des femmes célèbres ou non, ces ouvrages invitent le lecteur à découvrir des réalités diverses et souvent méconnues. Répartis par rubriques comme dans un magazine et accompagnés d`illustrations qui font voir l`époque, les quelque cent-cinquante articles que totalisent les deux volumes offrent des moyens simples, attrayants et rigoureux de comprendre le siècle de Rousseau avec ses connaissances, ses conflits, ses innovations, ses espoirs.
Tome 2 : Rousseau 1762, orages : nouvelles de Genève et du monde
Textes réunis et publiés par Michèle Fleury-Seemüller et Bernard Lescaze
Ed. Commune de Chêne-Bougeries, 2003, 365 pages
Isabelle Brunier, Anita Frei, Dominique Zumkeller
S’il fallait un mot, un seul, pour parler de l’histoire de Chêne-Bougeries, le terme de « frontières » (au pluriel) serait sans doute le plus approprié : frontière entre la santé et la maladie par la léproserie qui joua un rôle central dans la formation du village ; frontière religieuse puisque Chêne-Bougeries, zone limitrophe entre le territoire de Genève et celui de Savoie, fut longtemps au premier rang des conflits religieux qui ont scandé l’histoire du bassin lémanique ; enfin, havre de verdure aux portes de la ville, la commune doit actuellement faire face à l’urbanisation croissante de la région.
Abordant non seulement les moments forts de l’histoire de Chêne-Bougeries, les auteurs consacrent de nombreuses pages aux différents aspects de la vie quotidienne. Car, comme les événements fondateurs, les joies et les peines de tous les jours font partie de notre passé collectif, et l’histoire communale se prête particulièrement bien à ce genre plus intime.
Éd. Slatkine, Genève, 2002, 205 pages
Sous la direction de Corinne Walker et Bernard Lescaze. Textes de : Luc van Aken, François Bos, Isabelle Brunier, Danielle Buyssens, Dino Carpanetto, Anita Frei, Irène Herrmann, Marie-Claude Junod, Alix Landgrebe, Bernard Lescaze, Pierre Morath, Frédéric Sardet, René Sigrist, Daniela Vaj, Corinne Walker, Luc Weibel, Laurence Wiedmer, Dominique Zumkeller
En 1602, les habitants de Genève repoussent une attaque nocturne de leurs voisins savoyards. C’est « l’Escalade ». Mais que se passait-il dans le monde à cette époque ? Un groupe d’historiens genevois s’est posé la question. Leur enquête se présente comme une chronique. De janvier à décembre 1602, des rubriques recueillent des nouvelles, des échos, des analyses, des récits de voyage.
En 1602, le Grand Moghol Akbar règne sur l’empire des Indes. Le Japon est en pleine mutation. La Russie plonge dans une crise sans précédent. A Paris, Henri IV engage une politique ambitieuse de constructions, tout en signant avec les Suisses le renouvellement d’une alliance perpétuelle. En Hollande se crée la Compagnie des Indes orientales, l’une des premières sociétés par actions, à laquelle les Genevois s’intéresseront bientôt. Campanella écrit La Cité du Soleil, et Shakespeare vient de faire jouer Hamlet. Quant aux habitants de Genève, la gravité de l’heure ne les empêche pas de se livrer aux plaisirs du bain, de la chasse et du jeu de paume. La politique, la culture, mais aussi l’économie, la mode et la chronique judiciaire s’organisent en une suite de tableaux où le sérieux de l’information n’exclut pas le sourire et le clin d’œil.
Ed. Georg, Genève, 2002, 142 pages
Corinne Walker, avec la collaboration de Dominique Zumkeller
Les Genevois connaissent tous la Mère Royaume, la sympathique matrone qui lors de l’attaque de Genève la nuit de l’Escalade en décembre 1602, a pris une part active et pittoresque à la défense de la cité en jetant une marmite sur un de ses assaillants. La Mère Royaume, de son vrai nom Catherine Cheynel, a sa légende, mais a-t-elle un visage ? Au cours des siècles, les artistes ont tenté de lui en donner un, rivalisant d’imagination pour mettre en scène l’épisode le plus connu de l’Escalade.
A partir de ces images pour la plupart inconnues, l’auteur propose une interprétation originale qu’elle resitue dans le contexte de l’époque de leur création. Car si la Mère Royaume se révèle être un thème d’inspiration inépuisable, la façon dont les artistes l’ont évoquée est révélatrice des valeurs qui, entre célébration patriotique et humour carnavalesque, sont autant d’indicateurs de l’état des esprits à différents moments de l’histoire.
Ed. Ville de Lancy, 2001, 334 pages
Sous la direction de Bernard Lescaze. Textes de : Isabelle Brunier, Anita Frei, David Hiler, Bernard Lescaze, Luc Weibel, Dominique Zumkeller
Etonnant destin que celui de la ville de Lancy au cap du XXIe siècle !
Ses frontières communales tourmentées doivent autant à l’histoire politique récente, lorsque la commune sarde est devenue l’une des communes réunies au vingt-deuxième canton suisse, qu’à son ancrage paroissial dans l’ancien diocèse médiéval de Genève. Des haches trouvées à la Praille comme des tombes burgondes témoignent du peuplement ancien de Lancy.
Deux villages, presque des hameaux, quelques fiefs, un prieuré et une situation confessionnelle aussi embrouillée que l’état politique durant plusieurs siècles, tel se présente Lancy autrefois. Avec des occasions perdues qui se révèlent autant de chances pour l’avenir. La route de Genève à Lyon passe par le Grand-Lancy jusqu’à l’Escalade avant d’emprunter un trajet sur la rive droite du Rhône. Plus tard, le chemin de fer suit le même tracé, ignorant des projets ferroviaires qui ne verront le jour qu’au milieu du XXe siècle. Malgré la proximité de Genève, l’urbanisation de Lancy n’intervient que dans les années 1950-1960. L’autoroute de contournement, rejetée à l’ouest de la commune, boucle dès lors le développement d’une grande commune suburbaine, dotée de nombreux équipements collectifs. Lancy bouge, Lancy vit.
Ed. Passé-Présent, 1991, 191 pages
Textes de : David Hiler, Catherine Santschi, Françoise Nydegger
Troinex est semblable à l’univers, un cercle dont le centre est partout et la circonférence nulle part.
Le promeneur qui parcourt les lieux est souvent dérouté par l’habitat dispersé, les implantations réparties sur tout le territoire de la commune, dont on trouve difficilement, dans la topographie, le dénominateur commun.
L’histoire d’une commune, c’est d’abord celle d’un terroir au sens large, d’un ensemble de domaines, de terres, de vignes, de forêts, de marais. Mais l’histoire d’une commune, c’est aussi et surtout celle des hommes, des familles qui ont colonisé, cultivé, habité ce territoire au cours des âges. Et c’est enfin l’histoire de son organisation, la manière dont ces hommes ont tissé des liens entre eux pour se défendre contre les agressions de la nature, celles des autres hommes et contre tout ce qui menaçait leur survie, leur bien-être et leur liberté.
Au travers de leur vécu et de leur sensibilité comme de leur spécificité historique, les auteurs de cette nouvelle « Histoire de Troinex » ont cherché à retrouver les traces de la vie communautaire de ce village et de ses fluctuations.
Éd. Slatkine, Genève, 1989, 255 pages
Sous la direction de David Hiler et Dominique Zumkeller. Textes de : Isabelle Brunier, Fabienne Comba, Leïla El-Wakil, David Hiler, Charles Magnin, Marco Marcacci, Henri Roth, Frédéric Sardet, Marc Sauser-Hall, Corinne Walker, Luc Weibel, Dominique Zumkeller
L’histoire de la commune de Thônex peut tenir en trois mots : religion, urbanisation et divisions.
Divisions tout d’abord. Au Moyen Age, Thônex est une vaste paroisse, peu peuplée, qui s’étend sur les communes actuelles de Chêne-Bourg, Chêne-Bougeries, Thônex et Gaillard. A chaque grande secousse de l’histoire de notre région, la paroisse perd une portion de son territoire. Elle se voit amputée d’une première partie de Chêne-Bougeries à l’issue des guerres de religion, puis de toute la rive droite de la Seymaz, lors du traité de Turin en 1754. Le rattachement au Canton de Genève fait ensuite perdre à la commune de Chêne-Thônex les villages de Gaillard, Vernaz et Vallard. Enfin, l’opposition entre le radicalisme Chêne-Bourg et le conservatisme imprégné de catholicisme de Thônex aboutit en 1869 à l’existence de deux communes distinctes : Thônex et Chêne-Bourg. Ce divorce fut encore suivi d’un long conflit entre Villette et Moillesulaz. Cependant, dès le début du XXe siècle, l’on se met à reconstruire ce que les siècles d’histoire avaient détruit.
Urbanisation ensuite. Elle a joué un rôle immense dans l’histoire thônésienne. Dès le XIVe siècle, la paroisse de Thônex a connu un pôle à caractère plus ou moins urbain. Ce fut d’abord Gaillard, puis Chêne-Bourg, puis Moillesulaz, et enfin toute la rue de Genève. Villette, probablement le foyer de peuplement initial, resta longtemps le porte-parole d’une société rurale en voie de disparition. Le conflit entre les hameaux et la rue de Genève était inévitable et ne pouvait être que cruel parce que, de part et d’autre, on défendait son identité. Il aura fallu l’afflux d’une population nouvelle pendant les années soixante pour rendre caduques les anciennes querelles.
Religion enfin. Rarement communauté a autant souffert de l’intolérance qu’elle soit catholique, protestante ou anticléricale. Du XVIe siècle au début du XXe siècle, les guerres de religion à l’expulsion des fidèles de leur église paroissiale, les tensions religieuses sont une constante du passé thônésien.
Relevons, pour conclure, que l’intérêt de l’histoire de Thônex tient à son caractère transfrontalier qui la rend partie prenante, des siècles durant, de l’histoire de la Savoie aussi bien que de l’histoire de Genève.
Éd. La Ligature, Carouge, 1986, 203 pages
Sous la direction de Dominique Zumkeller. Textes de : Jean Batou, Leïla El-Wakil, Livio Fornara, Eric Golay, David Hiler, Bernard Lescaze, Micheline Louis-Courvoisier, Barbara Roth-Lochner, Luc Weibel, Laurence Wiedmer, Dominique Zumkeller
L’histoire de la ville de Carouge au XIXe siècle revisitée à travers toutes les strates de l’historiographie actuelle : sociale, économique, politique, des mentalités et de l’art.